Leur maison aux enchères par manque de crédit – Sud Ouest

Jeanine Gourdet et sa belle-fille, ensemble pour sauver la maison de famille.( Photo C. C.)
Jeanine Gourdet et sa belle-fille, ensemble pour sauver la maison de famille.( Photo C. C.)

En 2002, Jeanine Gourdet et sa belle fille, Marie-Christine Garetti di Ferrere rachètent la maison familiale de Saint-Girons-d’Aiguevives. Un crédit sur quinze ans pour réunir tout le monde sous le même toit.

En 2006, Marie-Christine Garetti et Thierry D’Agostino, le fils de Jeanine Gourdet, connaissent des difficultés personnelles et financières. Ils n’honorent plus leurs dettes. La banque, la Caisse d’Épargne, débute une procédure de contentieux. Au bout de six mois, le fils trouve la somme d’environ 3 000 euros, qui solde les impayés. Le compte est ensuite régulièrement approvisionné du montant de l’échéance. Mais la machine est lancée. La procédure d’expulsion poursuit son cours.

Jusqu’au 26 mars

Le 15 octobre dernier, au bout de longues tractations entre avocats, le tribunal statue. La famille a quatre mois pour trouver un nouveau crédit à hauteur de 45 000 euros, soit la dette restant à payer. Sinon, c’est la saisie au 26 mars. Mais avec la crise financière, ce n’est pas vraiment la bonne période pour frapper à la porte des banques. Entre Jeanine, 71 ans, atteinte d’une sclérose en plaque, Marie-Christine, un salaire modeste, et enfin Thierry, dont l’entreprise est en redressement judiciaire depuis un an, leur dossier est très fragile.

« La maison est estimée à 180 000 euros, j’y suis né. On se bat surtout pour qu’elle puisse revenir aux trois enfants plus tard », explique Thierry. Il veut surtout qu’on lui laisse une chance de rattraper son erreur. « C’était juste une période où je n’ai pas pu lutter » lâche-t-il, un peu coupable. Les difficultés financières sont liées à celles de son garage automobile. « J’ai aussi essayé le rachat de crédit, même si c’est plus cher. Mais ils n’ont pas voulu. J’étudie en ce moment une vente en réméré. Mon dernier espoir ». Une solution qui consiste à vendre le bien immobilier à une société, tout en restant locataire. Par la suite, la société revend la maison à ses occupants quand ils ont pu obtenir un prêt.

« Peut-être des solutions »

Mais le temps presse. Depuis la parution de la prochaine mise aux enchères, leur lieu-dit de Saint-Girons, est devenu particulièrement visité. Des voitures ralentissent et des passagers prennent des photos.

Du côté de la Caisse d’épargne, on se refuse à parler du dossier arguant du secret bancaire. Par contre, ils encouragent la famille à venir les rencontrer directement à Poitiers, siège du service contentieux. « Nous sommes toujours ouverts à la discussion. Il y a peut-être des solutions ».

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